Laissons-le restaurer notre âme

Chantal Epee
11 mars 2021
4 min de lecture

Comme beaucoup de ses lecteurs, j'aime beaucoup le psaume 23. Il est cependant en son sein une affirmation du psalmiste qui m'interpelle particulièrement et me touche :

"Il restaure mon âme" (v.3)

Dans une vie dans laquelle tant de circonstances peuvent alourdir, voire dégrader notre âme, David nous dit en substance "je connais quelqu'un qui a la capacité de restaurer mon âme et qui le fait".

Le mot restaurer signifie : réparer, reconstituer, reconstruire, réhabiliter, rétablir, remettre en état, ranimer, relever (source).

En méditant sur ce verset uniquement sur la base de la définition du mot restaurer, l'on peut déjà saisir le travail extraordinaire que le Berger dont il parle, l'Eternel, fait dans l'âme de ceux qu'il considère comme ses brebis.

David nous dit en substance : parce que l'Eternel est mon Berger, il ne permet pas que mon âme demeure dans la souffrance, dans le déséquilibre, dans des pensées toxiques et mortifères, dans l'amertume, dans le manque pardon, les complexes d'infériorité, le rejet, l'abandon, les blessures du passé, l'enfermement du deuil, de l'échec, dans la peur de l'avenir etc. Non il ne le permet pas ! C'est pour cela qu''il me conduit dans un lieu dans lequel il prend soin de réparer mon âme rendue dysfonctionnelle par les choses qui lui sont survenues et/ou par celles avec lesquelles elle s'est nourrie.

Avec soin, le Berger s'occupe de mon âme altérée nous dit David ; il la reconstitue, la réhabilite, la remet en état pour que je puisse reprendre ma marche vers ma destinée dans la foi, en vainqueur. Mon Berger relève mon âme quand elle est dans l'abattement, la ranime quand la souffrance l'a éteinte, la revigore quand elle manque de force. David me donne envie de connaître le Berger dont il parle, et vous ?

Le psaume s'ouvre sur une affirmation pleine de foi :

L'Eternel est mon Berger, je ne manquerai de rien. (v.1)

Le Berger dont nous parle David ne s'occupe pas uniquement des besoins physiques et matériels des brebis, il veille sur leur âme aussi. L'âme est le siège de la volonté, des pensées, des émotions, de l'intelligence. Elle est le pivot de notre être. Quand elle dysfonctionne, nous dérivons. Elle a besoin d'être restaurée, de retrouver un équilibre pour que nous puissions fonctionner correctement.

L'équilibre de notre âme dépend de ce avec quoi nous la nourrissons, de ce que nous laissons traverser les portes de nos pensées, de ce avec quoi nous alimentons nos émotions. Nous portons souvent des blessures, des charges émotionnelles qui remontent à l'enfance, à l'adolescence qui nous handicapent et définissent notre réponse à la vie. Une âme malade, une vie en dysfonctionnement, un impact sur notre entourage, sur notre relation à l'autre, à nous mêmes, à Dieu.

Le premier dysfonctionnement de l'âme s'est vu dans le jardin d'Eden. Avant la péché originel, l'âme d'Adam et celle d'Eve étaient équilibrées par la communion constante avec le Créateur, d'Esprit à esprit. L'esprit était le gouverneur de l'être. Le péché a introduit des dysfonctionnements relationnels et émotionnels immédiats après que l'âme a débordé sur l'esprit :

Dysfonctionnement dans la relation à Dieu : ils découvrent la peur et se cachent de Dieu (sentiment d'insécurité, d'abandon, de rejet quand ils sont chassés de l'Eden).
Dysfonctionnement dans la relation à soi : incapacité à se remettre en question, à assumer ses responsabilités, à s'atteler à réparer ce que l'on a brisé, choix non pertinents, etc.
Dysfonctionnement dans la relation à l'autre (accusations, déséquilibre relationnel entre l'homme et la femme -Genèse 3:16-)

Le mot restaurer dans ce psaume 23 signifie entre autres selon le mot hébreu traduit par restaurer en français, retourner à la condition de départ, revenir à l'équilibre originel, retourner au soi de l'intention originelle de Dieu : c'est à dire à une âme rééquilibrée, à une âme à sa juste place. David nous en substance dit ceci : Il me fait retourner à ce moi qui a été perdu par nos premiers parents en Eden, il ramène mon âme à ce juste équilibre qui permet une relation saine avec Dieu, avec l'autre, avec moi-même. C'est pour cela que dans le Psaume 131:2 il pouvait témoigner d'une tranquillité d'âme qui s'apparentait à la sérénité d'un nourrisson repu sur le sein de sa mère.

Je connais quelqu'un qui a dit Je suis le bon Berger, je donne ma vie pour mes brebis (Jean 10:11) La bonne nouvelle est qu'il a donné sa vie non seulement pour nous sauver de la mort éternelle et nous délivrer du pouvoir du péché, mais aussi pour nous ramener à l'état d'origine, celui dans lequel l'homme retrouve son équilibre originel : Esprit, âme et Corps, celui dans lequel la relation rétablie avec Dieu opère une réinitialisation de l'être. L'âme ne déborde plus sur l'esprit au point de l'étouffer, elle lui est soumise à l'esprit qui la gouverne sous la direction du Saint-Esprit.

Le sacrifice du Bon Berger nous fait entrer dans la nouvelle création (2 corinthiens 5:17), littéralement dans un processus de recréation au moyen de la Parole de Dieu éclairée par le Saint-Esprit. Elle seule est capable de séparer l'âme de l'esprit et nous retirer des dysfonctionnements venus du débordement de l'âme sur l'esprit depuis l'Eden. La parole de Dieu devrait occuper une place centrale dans nos vie et sa méditation et son étude une place importante dans notre agenda.

"En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur."